Assumez ses envies de vies et ses choix, c'est aussi revendiquer et montrer au monde ce qui l'ont est et ce que l'on vit. Si cette doctrine est valable et valide pour bien des pratiques et bien des passions de vie, elle est loin de l'être pour le BDSM . Bien que considéré, depuis quelques années, comme une "simple" dépravation sexuelle et non plus "atroce" perversion décalée et déviante, nos goûts restent confidentiels et secrets pour beaucoup d'adeptes de nos jeux. Certaines prônent même une différenciation nécessaire et une certaine "clandestinité protectrice" face au monde "vanille".
Je conçois aisément que la vision fausse de sens de la personne soumise, qui est donnée dans la pornographie, puisse véhiculer des images alléchantes de la "femme facile, chienne et salope et bonne a tout faire" qu'est, hélas, la soumise au yeux de beaucoup ... mais je conçois aussi qu'il faille défendre et démontrer que cette vision est erronée, mercantile et fantasmagorique. On se s'offre qu'a un et non au monde entier ... Je lisais, récemment, un article sur le fait qu'une femme soumise devait retirer son collier et toutes marques ostentatoires de son don, en semaine ou hors séance et présence de son Maître, pour ne pas attirer la convoitise du monde vanille sur elle... La soumision serait elle un habit que l'on quitte comme au théâtre lorsque la pièce est terminée ? Aurait on parfois honte de montrer ce que l'on vit ? Aurait on si peu d'assurance pour défendre ces idées, ses préceptes et ses choix ?
Bien sur, tout est affaire de choix, de possibilités, de profondeur, mais surtout de discernement. Il est évidement que certains métiers, certains lieux et certaines activités ne permettent pas et de nécessitent pas (aucun niveau d'interet) de porter ou exprimer son BDSM, mais pourquoi s'en priver quand c'est possible... J'éprouve pour ma part un divin plaisir lorsque celles qui sont a mes bras portent collier, s'expriment sans ambiguïté sur leurs statuts et assument leurs choix ...car la fierté de ce choix méritent lui aussi d'être montré... Mais cela n'est possible que quand les lieux de ces "transgressions du monde vanilles" sont choisis, garantis ou subtilement préparés.... la surveillance de l'environnement et de l'entourage renforcé (Maître Vigipirate niveau 4 ) et les réponses prévues aux questionnements, argumentées et assumées...
Chacun vivra son BDSM a sa manière. Chacun osera son BDSM. Chacun véhiculera ou pas une image publique / privé / voir médiatique... l'important est que notre art de vivre y gagne... Il me semble qu'a la vue de l'affluence dans nos "chapelles" ... qu'aux nombres de colliers vendus ... qu'a l'intéret que nous porte les stylistes, les artistes et les designers .... nous gagnons du terrain. Ma liberté d'exprimer ce que je vie ne sent porte plus mal.