S'il est une valeur primordiale et fondamentale dans la relation BDSM c'est bien la patience. La patience de la personne dominante qui mesura les évolutions de la personne soumise et mettra en oeuvre un apprentissage sans cesse orienter, renouvelé, adapté ou répété pour permettre sa progression vers des objectifs ou des envies. Mais aussi et surtout la patience de la personne soumise qui est mise a mal de part son apprentissage et dans la compréhension de notion qu'elle ne perçois parfois pas avant de "goûter"  à la réalité des jeux et des devoirs intraségue a son statut .... Ou encore, la patience dans l'attente des avancées et des progrès ou réalisations qu'elle aurait a mettre en oeuvre et a consolider a divers moments de son parcours. La patience, toujours, de part la non-compréhension de certains actes, de certains ressentis et/ou réactions par lequel la personne dominante pourra la faire passer volontairement pour affirmer son don et le consolider .... La patience, enfin, dans l'affirmation de la confiance en l'autre.

La patience est sans doute l'une des valeurs les plus difficiles a apprendre. Elle est autant plus difficile a apprendre, a comprendre et a maîtriser que le caractère initial de la personne soumise est spontané, alerte et qu'elle ne lui est pas naturelle. Pourtant elle est un ciment qui consolide le calme et l'humilité et la démonstration la compréhension de la démarche et la ténacité dans le don. Elle permet la concentration sur soi et le recentrage sur les attentes de l'autre. N'est pas ça a celui a qui ont s'en remet de gérer le temps, la vitesse et les modalités des évolutions en fonction des pas ou des reculs de l'autre? La patience n'est- elle implicite au don que l'on fait dans le choix de sa soumission et dans la confiance que l'on offre à l'autre de réaliser son éducation? Griller des étapes peut être dangereux pour la santé physique et morale, il est souvent nécessaire et salutaire de pondérer les ardeurs de désir de montée en puissance dans les pratiques, de dégonfler la volonté de progrès et de recherche de perfection , et/ou la montée en puissance d'un masochisme révélé ... qui va piano va sano ...

On entend et/ou on lit régulièrement des réflexions sur le "nécessaire Amour" dans la relation D/s. Un amour qui unirait indispensablement la personne soumise à la personne dominante. On touche ici a une notion individuelle et unique pour chacun de nous car si l'amour profond se définit comme : le fruit d'un équilibre parfait entre trois les éléments que sont l'engagement, l'intimité et la passion (si l'un ou l'autre de ces éléments vient à manquer dans une relation entre deux êtres, on peut certes parler d'amour mais pas de la même façon et en tout cas pas d'amour profond) la vision de l'amour est aussi multiple que les individus qui pensent le ressentir. Si le BDSM ne se nourrissait que d'amour nos jeux ne serait pas plus épanouissant que dans un autre type de relation. Il semble que l'ouverture et la puissance dans la relation BDSM soient motivées par une autre notion qui est (à mon sens) bien plus forte et fusionnelle que l'amour : L'appartenance.

En effet, en BDSM les mots "je suis a vous", prennent tout leur sens et supportent une valeur bien plus importante que dans tout autre relation. Alors d'ou naît et comment attiser le sentiment d'appartenance dans nos relations. Il y a plusieurs facteurs qui sont responsables de favoriser le sentiment d’appartenance. En voici quelques uns :

• Le respect et la considération : la perception de respect et de considération de chacun des membres de l'entité BDSM a un impact critique sur le sentiment d’appartenance. Il est donc impossible de développer un sentiment d’appartenance élevé et de mobiliser les personnes si elles ne se sentent pas considérées, respectées et valorisées (par le maître ou l'educateur).
• Clarté des actes : la clarté des taches et buts qu’exécutent les personnes soumises a un impact positif sur le développement du sentiment d’appartenance.
• Tâche stimulante : la réalisation de soi, c’est-à-dire la pleine utilisation de ses capacités personnelles et du dépassement de soi a travers l'autre, constitue un facteur important de motivation et d’équilibre psychologique.
• Information : l’information sur les projets, les réalisations et la performance permettent de développer le sentiment d’appartenance par un ressenti de prise en compte des avancée et des évolutions et une considération de ceci.
• La reconnaissance de l'experience et de l'autorité de la personne dominante qui démontre et prouve que le chemin qu'elle trace est le bon et affirme chaque jour un peu plus la progression de la personne soumise.

Ainsi, bien plus que l'amour, l'appartenance démontre que la personne soumise vit au travers l'autre, qu'elle se nourrit de l'autre et qu'elle s'en remet a l'autre dans la quiétude de son don. La puissance de l'appartenance donne bien plus que le sentiment amoureux l'envie de dépasser sa propre volonté pour avancer dans le sens des demandes de celui ou celle en qui on se reconnaît dépositaire d'être possédé. La personne dominante qui reçoit ce cadeau divin se doit d'en mesurer la profondeur et de démontrer sa prise de responsabilité vis a vis de cette appartenance donnée. Le signe le plus évident et connu dans nos jeux est sans aucun doute la pose du collier, qui cèlera dans le marbre l'appartenance de l'un et la co-dépendence de l'autre.

L'amour ne semble t il pas fade a qui a goûtéà la puissance de posséder ou a celui qui a déja offert un appartenance aveugle et sans faille? Dans l'appartenance la notion de don a l'autre est indissociable du chemin tracé, de l'unicité des choix, la reconnaissance de l'autre pour ce qu'il offre et donne. N'est pas en cela que ce trouve la beauté de la soumission?

TRACIE

Un texte qui complète l'articcle précedent et exprime la puissancde de l'appartenance :

L'art de la Domination est une vertu. La vertu d'un Maître est tout un art.
On ne peut Dominer qu'un être que l'on aime.On ne peut se soumettre qu'à un être que l'on vénère

C'est un jeu sensuel basé sur le respect Une complicitéà part entière, cérébrale et physique
Les sensations obtenues sont à délecter .Le Maître prouve ce pouvoir de se faire donner du plaisir
La soumise de lui offrir.

Le sentiment qui les unis est très profond Il ne s'agit pas d'amour avec un grand A
Mais d'un sentiment bien plus ancré qui est l'Appartenance.

L’amour peut être éphémère L’appartenance, elle, est une soudure
L’enchaînement de deux êtres consentants

L'imagination qui les conduit à l'extase L'amour de la sensualité extrême
L'érotisme atteignant son apogée.

La tendresse du Maître envers la soumise .La dévotion de la soumise envers son Maître

L'attente des caresses et des punitions. Le bon vouloir de les donner
De se faire désirer pour l'une D'en souffrir d'envie de l'autre.

Tous les sens sont en éveil .D'être possédé corps et âme
D'en disposer avec volupté et délicatesse.

 
L'espoir de l'acte d'honneur qui les unit .La féminité que démontre la Soumise
La satisfaction de son Maître, ravi .Une jouissance sans fin qui les emplit

La fougue des gestes qui peuvent être tendres et durs.La perception des caresses et de la douleur.
Le désir de se libérer doit durer longtemps. Car l'apothéose n'explose que quelques courts instants...

C'est ainsi que Je conçois l'art de la Domination
Et la soumise, la vertu de son adoration...

source : http://arbiterrerum.blogspot.fr

Le milieu, le domaine, la mouvance BDSM (donné lui le nom que vous voudrez) attire de plus en plus de personnes. Nous ne reviendrons pas ici sur la démocratisation de cet art de vivre, art de ressentir et art d'aimer pour les uns, ou de cette devance lubrique et perverse pour les autres... Les soirées publiques et privées, les munch se multiplient avec plus ou moins de qualité, mais on sent une émulation évidente pour les jeux et les questionnements autour des recherches dans le sujet. S'il semble facile de trouver de l'information (encore faut il avoir le discernement pour trier dans la masse de données ou chacun pense avoir la vérité)... il semble bien moins évident de franchir le cap qui permet de passer de la virtualité a la réalité. De quelle réalité d'ailleurs ...

A vous Messieurs les organisateurs de soirée BDSM, je voudrais simplement vous donner à mûrir quelques réflexions sur le sujet :
Mettons nous a la place d'une jeune novice, vivant loin d'une capitale même régionale et qui décide, car son envie la dévore et qu'elle s'y s'en prête, de découvrir, voir et appréhender avant de se lancer dans le "grand bain", nos jeux et nos pratiques. Prenons en compte le tarif d'entrée de la soirée, la nécessité d'embergement sur place ou au alentour, les frais liés aux transports aller/retour,  la nécessité de se parer a minima pour respecter un Dress code si l'on ne veut être montrer du doigt .... cela commence déja a faire beaucoup de motif (surtout monétaire) de reculer... Si on ajoute a cela, la peur de se retrouver seule avec des personnes non connues (dans une mouvance dont on sait tous qu'elle véhicule une faune parfois pas toujours bien intentionnée), dans un endroit ou un lieu inconnu, avec une méconnaissance des règles, des codes et des comportements adaptés a nos pratiques ... on conçoit que beaucoup ne se risquent pas a tant d'imprudence.

A l'heure ou certains essaient de moraliser le BDSM et de mettre en lumière la réalité de nos jeux aux yeux de tous (on ne peut que s'en réjouir), il me semble important de mettre en place des solutions sur le sujet récurent depuis de nombreuses années mais qui n'a jamais été pris a bras le corps. Il en va de la créditibilté de notre mouvance et de son développement dans un contexte SSC (safe, sane and consensual) car on oublie souvent qu'avant qu'il y est Jeux, il faut des joueurs... Anticiper ce type de problématique, c'est démontrer que l'on ne se limite pas aux plaisirs des adaptes déja en place ou connus, mais que l'on se tourne vers l'avenir. Je pense que ceux a qui ce message est destiné sauront en prendre bonne note...

Spécial dédicace pour TARA :

Tous les maîtres ayant pu prendre en main, initier et avoir le bonheur d'éduquer une personne soumise novice et "vierge" de toutes connaissances BDSM, savent le plaisir et le bonheur d'avoir été choisi pour accomplir cette tache. Tous savent le délice de faire découvrir, réfléchir, et induire des envies et des attentes qui apporteront une immersion dans un bain de plaisirs purs et dans une divine curiosité jamais satisfaite. Comment ne pas être flatté d'être choisi pour être le révélateur et le catalyseur des pulsions de l'autre, de s'en savoir le dépositaire et le responsable et de sentir la confiance qui noue peu a peu le lien entre les deux acteurs de cette démarche initiatique.

Le lien naît, il n'est d'abord qu'un mince fil d'espoir de ne pas s'etre trompé car rien n'est sur et chaque avancée peut faire découvrir un oubli dans les échanges qui peut briser l'élan mis en place. Puis lentement, par une compréhension des attentes de l'autre, par un apprentissage lent et posé, par une constante sensation de présence, le lien se renforce. L'image de la corde de chanvre est une métaphore élégante : ainsi le lien n'est pas un fil unique qui grossit, mais une multitude de torsade (de torons) qui se tortillent et s'enchevètre pour renfoncer inéluctablement la force du tressage.

La personne novice est un mystère, une interrogation, mais surtout une monde d'investigation, de découverte et de résonance pour le Maître. Elle lui apporte de part son unicité une obligation de compréhension, de remise en question et d'apdaption sans pareil. Elle est le moteur de la mise a plat de certitudes parfois gravées dans le marbre et que le Maître pourrait oublié. Elle l'oblige a une cohérence de réflexion et à un foisonnement d'idées et de nouveautés. Le délice de la fraîcheur et de l'envie, le plaisir de transmettre un savoir, la nécessité de pédagogie sont des notions des plus stimulantes. Personnes n'est jamais comme personnes ... les passifs, les histoires, les ressentis, les motivations, les envies et les pulsions, les fantasmes avouables ou non,... autant de données d'entrée qui alimentent le plaisir de cette démarche. Le Maître sculpte la glaise pour former une oeuvre, chacune est unique ...que la magie opère.

 BRIAN VIVEROS

Spéciale dedicace à Epine de rose :

Si l'on évoque souvent la fierté de la personne soumise envers son Dominant, on parle moins de la fierté du Maître envers la personne soumise. Certains estimant d'ailleurs que la personne soumise, se donnant de manière volontaire et consentie, n'a pas a recevoir en retour quoi que ce soi. Elle ne serait la que pour subir, obéir et agir dans un échange ou le Maître n'aurait a rien justifier, ni démontrer... Je ne partage pas ce point de vue bien sur.

Le sentiment de fierté est souvent ressenti une démonstration de l'estime de l'autre. Or certains sentiments influent la relation BDSM et beaucoup d'acteurs de ce monde jugent qui faut s'en prémunir. On connaît tous la peurs de faire mal a l'être aimé et/ou l'amour qui retient parfois le bras... Être fier de la personne soumise serait donc démontrer que l'on ressent de l'estime pour elle a travers les actes qu'elle réussit .... n'est ce pas une évidence?  L'estime de soi passe par les yeux de l'autre ... comment trouver un moteur de motivation et d'avancée si on ne reçoit rien en retour de son implication et de ces actes.

On ne parle pas ici de Vanité ou de Vantardise et encore moins d'Orgueil. Ces sentiments exarcerbés qui louent avec exces la postion de ..., la propre expérience de ... , la vantardise de ... On parle de montrer sa fieté vis a vis d'un accompplissemt et de rendre plublic (a minima envers la personne soumise) son contentement. La relation D/s se construit sur un partage de ressenti. Bien sur, ces émotions et échanges ne se mettent en place qu'apres un certain temps, mais ils sont la catalyseur de la démarche de construction sur la base de la réalisation de l'acte vis a vis de la démande et de la montée en puissance de la volonté de l'un et de la puissance de l'autre. Ne pas avoir de fieté dans les avancées de l'autre n'est-il pas avouer que l'autre n'est pas ce qu'on attendait? Cacher sa fieté n'est il pas démontrer que l'on a peur de s'investir dans la relation?

Souvenir de la Forge de CHARON, ou nous avons passé un délicieux moment pour ce week-end du 15 août. Un accueil dantesque, rare et "enivrant" pour une soirée de jeux, la découverte d'un lieu que nous avions promis de venir visiter et la rencontre (dans leur univers) de personnes qui savent ce qu'elles veulent et dont la verve et la sincérité effrayent beaucoup, mais qui ont le mérite de la franchise et du parler vrai ...

Loin des soirées aseptisées...., un lieu ou le mot BDSM prend tout son sens ou les jeux sont puissants, sans concession et dans un pur esprit SM.

Remerciements à Maitresse SOW et à Maître CHARON pour ce délicieux moment.

La relation D/s et/ou BDSM par le lien si puissant qui unit ces acteurs, par la particularité des notions déployées et des jeux d'echanges de pouvoir mis en oeuvre, par la notion si rare de don de son être ... donne à la liaison BDSM un aspect romanesque indéniable. Mi-fiction, Mi-réalité, cette relation est plus forte, différente et plus fantasmagorique que toutes autres en sortant des référenciels de vie standard ou conformiste. Il y règne un esprit a mi-chemin entre le chevaleresque et le sacrifice, un aspect mystique et envoûtant de par la force des interactions et des pratiques. Elle est souvent décrite et/ou imagée et/ou vécue sous de superbes métaphores toutes plus belles que les autres. Ainsi, le Maître sculpte une oeuvre a partir de la glaise (tiens ça me dit quelque chose...), le Maître est un peintre avec une palette de couleur devant une toile vierge et va créer un chef d'oeuvre, le Maître est un joaillier qui fera d'un diamant une rivière, le Maître est un compositeur qui fera du lien une harmonie et une symphonie, Il est un guide ... autant de belles images qui reflètent, bien sur, la symbiose de la relation et la sublimation de la personne soumise et son épanouissement.

Cette notion romanesque, passionnelle et fusionnée naît, sans doute, du fait que les actes vécus, imaginés et demandés restent, malgré leur réalité du domaine de l'imaginaire et du fantasmé. Une sorte de monde parallèle, comme une alcôve de rêve, ou l'on se retrouve pour vivre des moments hors du temps, de la réalité ... une bulles de rêves de pulsion et d'envie ou tout est permis avec et grâce a l'autre. Mais au delà des beaux mots, du romanesque, des fantasmagories sublimées et assumées, des idéaux cajoleurs et séduisant, la relation BDSM est avant tout d'une aventure humaine et comme dans toutes aventures, il y a ses risques, ses inconnus et ses incertitudes. Elle a aussi ses pièges, comme celui d'une idéalisation trop fort qui fait oublier certaines réalités ou provoque des retours vers le monde ... parfois douloureux (quand Cendrillon redevient une femme lambda, dans un monde lambda, quand le carrosse redevient citrouille)... ou comme le piège de ne plus voir ce que l'autres vous offre, a force d'habitude et d'accoutumence a ce mode vie...ou encore l'aveuglement devant ces actes sans percevoir qu'ils ne sont plus la que pour soi même ... ou encore de ne voir plus l'autre qu'au travers de son don et non plus pour l'etre et l'individu ...

Dans toutes les histoires romanesques, la passion est souvent mauvaise conseillère et si elle mène à la beauté des actes et la folie des choix, elle mène aussi à la haine et la rancoeur des échecs et des fins. Ah ... la glorieuse incertitude de la relation ... celle qui fait exploser les choses ou qui les attachent a jamais, celle qui fait que l'on avance a pas de géant ou que l'on recule dans le mur ... celle qui exalte les sentiments, les ressentis et les pulsions ....celle qui attise les rancunes et les rancoeurs ... La beauté du lien n'est il pas aussi dans le romantisme ou la dramaturgie qui en est le risque? Nos sentiments et nos ressentis rendus hypersensibles par la relation, nous mène a un partage et a un échange puissant et parfois démesuré que la confiance et le don a l'autre ne font qu'exarcerber... mais n'est ce pas en cela que l'on se sent vivant dans cette alchimie d'emotions vives ?

Départ en vacances ce jour ... bientot de retour

HERRIC